Participe présent (suite)

La condition humaine serpente, pour sûr, au cœur de son œuvre et l’éternel recommencement
s’ouvre enfin sur une issue, celle de notre pouvoir d’imagination. Un perpétuel glissement de sens
nous incite à créer des passages, des portes. L’impossibilité de toute conclusion nous offre
les portes de la liberté et nous libère du carcan traditionnel d’un schéma narratif chronologique.
Car, si Jean-Pierre Petit construit une approche novatrice de l’espace, il perturbe aussi
notre conception du temps. Il recherche une saisie globale et paradoxalement il insiste
sur les aspects fragmentaires des émotions en entourant certaines situations.
Et ses kakemonos flottants font vibrer l’espace et le temps, influent un “Régime émotionnel” inédit.
L’enthousiasme, la violence, les grimaces, les silhouettes désarticulées et les cris de joie
des personnages jalonnent les œuvres et produisent un effet de juxtaposition de nos sentiments.
C’est cette fragmentation et cette confusion permanente des formes et des sens [même si certaines
flèches sont indicatives] qui procurent un effet trampoline à la conscience de celui qui regarde.
Les éléments apparemment épars, mais toujours reliés par un trait ou un pointillé, se réunissent
dans une logique mémorielle qui nous ouvre la transgression des “Pourquoi ?”. Même le propos
narratif en lui-même semble nous guider vers des préoccupations oniriques ; comme le titre
de la toile “Une lumière bleue se lève” provoque le suspens, l’événement est alors à la hauteur
d’une “Révolution harmonique”, le titre des œuvres semble être, non pas des explications,
mais des issues vers le monde poétique car “Le monde est bien assez triste comme ça !”.
“La tentation”est irrévocable, il faut oser le voyage.