La porte s’est ouverte

C’est au moment où j’ai jeté tous les dogmes en vogue,
toutes les idoles imposées, toutes les théories d’avant
ou d’arrière-garde, au moment où je me suis présenté
sans prétention devant l’espace vide et blanc
avec un peu d’encre que la porte s’est ouverte.

Ce trait noir et lumineux qui perce l’espace du temps
et de l’univers m’entraîne vers cet absolu, me montre
le chemin où je reconnais au passage les totems
laissés par l’humanité.
Le dessin se fait précis, sûr de lui-même et me révèle
cet inconnu qui m’attendait. Le chemin se trace jusqu’à
la couleur qui appelle à son tour le désir d’humanité,
de plénitude du monde et de l’univers.
Ces signes, cet alphabet de la vie, tracent le récit
d’un instant de vérité, d’une ombre de bonheur,
d’une humanité à venir.
L’espace créé entre en résonance avec tous les
possibles et offre la clé à qui veut bien retrouver
son regard d’enfant.

Pas de marketing, pas d’objectif, pas de conquête
ni de récit obligatoire, aucune compétitivité,
aucun scandale à résonance médiatique orchestré…
simplement une porte d’entrée vers un réel saisissant
et dense qui contraste si fortement avec ce rien,
ce vide qui envahit nos vies.

Jean-Pierre Petit, 31 mai 2016